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La violence dans les stades: L'approche des experts

A quelques jours du coup d'envoi de la saison sportive 2022-2023, un symposium national sur la lutte contre la violence dans les espaces sportifs sera organisé, mercredi prochain à Tunis, afin de discuter des moyens et des mécanismes à même de combattre ce fléau qui menace le sport tunisien.

Dans une déclaration à l'agence TAP, Anis Ben Mime, expert en droit du sport, a souligné, à cet égard, l'importance de suivre l'exemple des expériences européennes, notamment en Angleterre, en France et en Espagne, pour lutter contre ce phénomène, appelant, à ce propos à identifier d'abord les personnes qui accèdent aux espaces sportifs pour connaître ensuite les responsables des actes de violence, parmi le public.

Il a expliqué que "la décision d'empêcher les supporters de fréquenter les stades, dans le cadre des sanctions disciplinaires infligées aux clubs, à la suite des actes de violence, a fait monter la grogne du public", faisant remarquer que ces actes sont toujours prévisibles dans les espaces sportifs, dès le retour des supporters dans les stades.

Il a souligné qu'empêcher les supporters d'entrer dans les stades a causé de grands préjudices matériels pour les clubs, citant l'importance des revenus que certains clubs ont réussi à réaliser, la saison dernière, après le retour des supporters dans les enceintes sportives, lors de la phase play-off du championnat, estimée entre 2 et 3 millions de dinars.

"Les pertes des clubs dues à l'absence des supporters sont proches du volume des dettes déclarées", a-t-il ajouté.

De son côté, Sofiène Hidoussi, entraîneur de l'AS Marsa, a estimé que "la politisation du sport est le facteur le plus important dans la recrudescence de la violence dans les stades", ajoutant que "la lutte contre ce fléau nécessite le changement de la mentalité des supporters et des dirigeants, en les convainquant qu'en football, ainsi que pour tous les autres sports, il y a toujours un vainqueur et un perdant et que la rivalité avec l'adversaire s'arrête à la fin du match".

"Les sanctions et les mesures répressives ne pourront jamais aider à lutter contre ce fléau. C'est une question de sensibilisation et d'éducation, d'autant plus que le football et le sport, en général, sont étroitement liés à la situation économique et sociale du pays", a-t-il expliqué.

Pour sa part, Sami Saïdi, ex-sélectionneur national de handball, a déploré l'aggravation de la situation, ces dernières années, avec la violence dans les espaces sportifs, bien que ce phénomène ne soit pas nouveau dans la rue sportive, a-t-il.

Il a souligné que les réseaux sociaux ont joué un rôle négatif sur la scène sportive, par l'incitation à la violence et la provocation de rivalités régionalistes, citant les événements qui ont entaché la finale de la Coupe de Tunisie de handball entre l'Espérance Sportive et le Club Africain.

"Pour la première fois dans l'histoire de la Coupe de Tunisie de handball, une finale est arrêtée, quelques minutes après son coup d'envoi", a-t-il indiqué, se déclarant choqué par "la scène d'envahissement de la salle de Radès, devenue comme une scène de guerre, ce qui n'a aucune explication, surtout entre supporters de clubs voisins".

"Une bonne communication et un bon encadrement des supporters sont d'ores et déjà nécessaires pour identifier les causes de ce phénomène, avec l'implication de toutes les parties concernées dans le dialogue et les campagnes de sensibilisation, liées à cette question", a ajouté Saidi.

"Ceci, sans négliger l'application de la loi contre toutes les parties impliquées dans les violences, sachant que l'aggravation de ce fléau aura des répercussions négatives sur l'image du pays", a-t-il dit.

Le président de l'AS Soliman, Walid Jalled, a quant à lui déclaré à l'agence TAP que la violence dans les stades fait partie de la violence sociétale et que ce phénomène touche de nombreux secteurs et plusieurs catégories, ce qui signifie qu'il n'est pas limité au sport ou à la jeunesse seulement.

"Les solutions répressives pour lutter contre ces dérapages dans les espaces sportifs ne peut pas être la solution efficace. Il faut traiter cette situation à travers la discussion et l'encadrement des supporters en les convainquant qu'éviter le fanatisme contribuerait à la baisse des tensions et à l'apaisement de l'atmosphère à l'intérieur des stades", a-t-il souligné.

Il a, également, rejeté l'idée d'exclure les supporters des équipes visiteuses des matches de Ligue 1, même après l'amélioration de la situation sanitaire liée à la pandémie de la Covid-19, défendant, à cet égard, le droit des supporters à soutenir leurs équipes, lors de leurs déplacements.

(TAP)

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